Bovigny

275 habitants

Déjà connu en 871 sous l’appellation Bovennias, Bovigny tirerait son nom de « Boviniacae villae » qui signifie « fermes pour l’élevage des bœufs ».

Village encaissé dominant la vallée du Glain et englobant l’ancien hameau de Longchamps – de l’autre côté du viaduc -, le village de Bovigny a pour principal pôle d’intérêt l’ensemble architectural formé par l’église, le presbytère et les maisons avoisinantes. L’ensemble est rehaussé par la présence d’un monument remarquable à la mémoire des victimes des deux guerres, flanqué d’un obusier de 14 – 18.

Les différentes fouilles réalisées dans la région par le Cercle Ségnia attestent de la présence d’une occupation romaine importante et ont permis la découverte de plusieurs villas romaines, dont une villa royale, sans doute située sur l’actuel territoire des Concessions. (Voir Beho.)

L’église actuelle a été construite en 1891, à l’emplacement de l’ancienne chapelle Notre-Dame déjà renseignée en 1604 et reconstruite en 1684. Le mobilier comporte quelques objets du 17e et du 18e siècle, dont des fragments d’autels de l’ancienne église.

Le clocher daté de 1 723 a été restauré en 1996. Il présente une flèche octogonale saillante sur soubassement prismatique à coyaux. L’ancien presbytère, daté de 1 766 – linteau de la porte -, est en cours de restauration. On peut y admirer les portraits de J.L. Lemoine, curé à Bovigny de 1 755 à 1 797 et de S. Lemoine, neveu du précédent, qui lui succéda jusqu’en 1 847. Le mur d’enclos est ouvert d’une part par deux entrées piétonnes et d’autre part par une entrée charretière.

La croix de mission adossée sur le pignon gauche de l’ancien presbytère fut érigée en 1849, au départ d’une croix provenant vraisemblablement d’une propriété voisine. L’auvent, plus ancien, daterait du 18e siècle. Le pignon présente deux oculus remarquables découpés exceptionnellement par l’accolement de deux arcs outrepassés.

À signaler, dans le cimetière, deux dalles exceptionnelles : l’une, du curé Lemoine, mort en 1797, et l’autre du vicaire L.J. Blaise, mort en 1802.

Face à l’église, la maison Sevrin constitue un indéniable témoignage architectural des maisons du début du 19e siècle et atteste de la vie simple et dure des habitants de la région.

De nombreuses autres maisons datant des 18e et 19e siècles (linteaux de schiste datés) méritent également votre attention : Maisons Bastin, Duchène, Beaupain, Barbette, Jacob.

Au bois de Ronce, sur la rive droite de « l’Ewe di Ronce », important affluent du Glain, s’élève un rocher abrupt dont la vue inspirait jadis terreur aux personnes des villages environnants. On devrait ainsi y distinguer encore des trous béants de forme carrée et quelques vestiges de sentiers rocailleux ! Ces trous étaient, selon la légende, habités autrefois par des « Nûtons ».

Sur les hauteurs du village, dominant les anciennes écoles, au lieudit « Solzès Montis », une imposante croix en béton a été érigée en 1935 par les « Raphaélistes » (groupement de cheminots chrétiens).

Tous les quatre ans, au cœur du printemps, Bovigny retrouve, le temps d’un weekend, le charme désuet des petits métiers et artisanats campagnards du passé, à l’occasion de la reconstitution du village d’antan, dans le cadre de la manifestation « à bon vî timps ».

La chapelle Notre-Dame des Malades au Mont Saint-Martin.

Située sur une colline, surplombant la rive droite du Glain, entre Beho et Bovigny, cette petite chapelle en mœllons, au pignon blanchi, fut construite sur le site du Mont Saint-Martin dans un cimetière de plan circulaire entouré d’une muraille de mœllons non liés, récemment restaurée.

L’existence d’une chapelle dépendant du domaine de Glain est attestée dès l’an 814. Il semble même vraisemblable qu’elle soit plus ancienne et qu’on puisse la faire remonter aux environs de l’an 700.

Après 950, on ne trouve plus mention de la chapelle de Glain, et c’est vers 1130 qu’il est question pour la première fois de l’église de Mont Saint-Martin. Celle-ci sera église paroissiale jusqu’au début du 18e siècle, époque où ce titre sera transféré officiellement à l’église de Bovigny. Des documents mentionnent des autorisations accordées pour la récupération des matériaux de la vieille église en 1717 et 1754 en vue de la construction de l’actuelle église de Bovigny. En 1849, lors de la destruction définitive, les murs du clocher n’avaient plus que trois mètres de haut et les murs de l’église étaient quasiment partout au niveau du sol.

En 1850, l’abbé H.J. Debra, curé de Bovigny, fit à nouveau ériger sur le Mont Saint-Martin une chapelle dédiée cette fois à Notre-Dame des Malades. C’est un édifice très simple à plan rectangulaire, précédé d’un petit porche occidental et fermé, vers l’est, par trois pans coupés. Un petit clocheton orne le haut du pignon. À l’intérieur, quelques reliques, ainsi qu’un intéressant saint Martin à cheval, replacé dans le sanctuaire lors des grandes fêtes, évoquent le souvenir du grand homme. Les fonts baptismaux de l’ancienne église de saint Martin furent replacés dans la nouvelle chapelle pour servir de bénitier.

Lors de la reconstruction du mur du cimetière, on a mis à jour de belles poteries de l’époque gallo-romaine. Le visiteur pourra s’interroger sur la signification mystérieuse des symboles gravés dans la pierre tombale jouxtant le porche, couchée dans la pelouse de l’ancien cimetière.

Le site, classé en 1973, est aujourd’hui remarquablement pris en charge et mis en valeur par la dynamique association « Les Amis de Saint-Martin ».

Une promenade pédestre s’impose ; elle vous permettra d’admirer le chemin de croix longeant la rampe d’accès à la chapelle. Chacune des stations de ce chemin de croix est marquée d’un ancien monument funéraire en pierre bleue d’Ottré, soigneusement sculptée.

Ce chemin de croix fut édifié à l’initiative de l’Abbé Bernard, curé de Bovigny de 1 927 à 1 937. C’est ce même curé qui remit à l’honneur le pèlerinage à Notre-Dame des malades.

Il n’y a pas si longtemps, les élèves des écoles primaires catholiques de Bovigny avaient en charge la décoration, l’embellissement et l’entretien des quatorze stations qui s’étirent le long de la rude montée.

Les croix de schiste qui composent ce chemin de croix ont été retirées d’anciennes tombes délaissées dans le cimetière de Bovigny.

Quelle peut être l’origine de cette petite chapelle ?

Il y a environ trois siècles existait au lieudit Doyards (nom qui signifie douaire et que l’on donne à la vallée qui s’étend autour de la colline) un village connu sous l’appellation de Saint-Martin, dont les habitants avaient pour ressource principale l’élevage des moutons. Entre 1568 et 1638, nos contrées furent la proie de troupes qui pillaient et dévastaient églises et monastères. C’est vraisemblablement de cette époque que date la destruction du village de Saint-Martin.

La tradition, à prendre « cum grano salis », rapporte les faits comme suit :

« Des Sarrasins – c’est le nom employé par le peuple – armés de haches, se précipitèrent inopinément sur les habitants de Saint-Martin et les massacrèrent sans pitié, boutant le feu aux habitations. Les quelques villageois qui s’étaient réfugiés dans l’église érigée au sommet de la colline eurent la tête pourfendue. Les hosties saintes furent profanées, les vases sacrés enlevés et les statues brisées. Seules deux d’entre elles furent sauvées et cachées dans une maison de Beho jusqu’en 1 851 ; l’une représentant Notre-Dame des Sept Douleurs et l’autre sainte Anne. »

Aujourd’hui encore, les habitants de Bovigny se disent les descendants des quelques rares personnes qui échappèrent au désastre de Saint-Martin. Les fuyards se seraient réfugiés dans les bois qui couvraient alors le lieu où se trouve Bovigny et y auraient construit des huttes, puis plus tard des maisons, ne retournant jamais sur le lieu du drame.

La légende du trésor de Saint-Martin

C’est à l’est de Bovigny qu’existait autrefois Saint-Martin, hameau aujourd’hui disparu. Dans une fondrière connue de quelques paroissiens, on avait caché les cloches de l’église du village, à l’approche des troupes révolutionnaires (1 789). On assurait même qu’un coffre contenant de grandes valeurs y avait été précipité par la même occasion.

Une tradition affirme que ces biens sont gardés par une gatte d’or. Mais, malgré les efforts de bien des paroissiens, curé en tête, on ne mit jamais la main sur ces précieuses richesses. On alla même jusqu’à prétendre que les cloches… et tout le reste, se trouvaient dans les souterrains d’un château disparu, vers Langlire, de l’autre côté de la forêt, en un endroit précisément appelé « Le Pierry ».

Monsieur le curé ne le crut point et décida, un soir, de retrouver cet important magot dont une partie revenait de droit à l’église. Il obtint le concours de paroissiens énergiques auxquels il recommanda le silence le plus complet durant toute l’opération, et, surtout, de ne s’effrayer en aucun cas, les assurant qu’ils ne courraient aucun danger. « Pour ce faire, ajouta-t-il, vous toucherez mon étole du bout des doigts, tandis que vous m’éclairerez de vos torches ».

La petite troupe partit donc de nuit, et, arrivée à la fondrière, attendit minuit, dans le silence le plus total, troublé seulement par le bruit du vent dans les branches des arbres voisins.

Sur le coup de minuit, le prêtre se leva et entama ses prières exorcisantes. À peine avait-il levé les bras en signe de bénédiction, que le vent redoubla de violence, courbant la forêt tout entière sous sa force, tandis que de grosses gouttes de pluie s’abattaient avec fracas.

Brusquement, tous virent sortir des bois, fonçant vers eux, une bête énorme, cornue, poussant des cris rauques et puissants. Ils n’eurent que le temps de se jeter de côté et une grande flamme les entoura tous. Le prêtre, continuant de réciter ses prières d’exorcisme, semblait ne pas avoir aperçu l’animal furieux.

Ils remarquèrent alors une chose étrange à leurs pieds : la vase remuait et bientôt, elle s’ouvrit pour laisser apparaitre un coffre énorme et une grosse cloche. Surmontant la frayeur qui les gagnait tous, l’un d’eux ne put s’empêcher de pousser un cri de joie à la vue du coffre aux trésors, et, aussitôt, celui-ci s’enfonça dans la fondrière tandis qu’un coup de tonnerre d’une violence inouïe retentissait dans le ciel.

La bande foudroyée ne revint à elle que sous l’aiguillon des gouttes de pluie qui s’abattaient sur chacun d’eux et ils s’en retournèrent, en piteux état, vers leur logis.

Le trésor de Saint-Martin est, à jamais peut-être, englouti au plus profond des sombres marécages au milieu desquels se dresse la butte de Notre-Dame des Malades.

Promenades S.I. passant par le village de Bovigny

  • N° 23 12,4 km 4 h jaune sauvage, vallée de la Ronce, ruisseau, raccourci par la N° 36
  • N° 24 11 km 3 h 30 bleu facile, village de Cierreux
  • Nº 25 8,6 km 3 h rouge point de vue vers les hauteurs de Rogery, chapelle St-Martin à 200 m
  • Nº 26 9,1 km 3 h 10 vert facile, campagne

Parcours VTT passant à proximité de Bovigny

  • Nº 4 31 km rouge