Baclain

Nombre d’habitants : 123.

Si son étymologie n’est pas romaine, Baclain pourrait venir de l’ancien français « bave » qui signifie « poutre ».

Situé en pleine campagne, autrefois à l’écart de toute route importante, le cœur du petit village de Baclain renferme encore de nombreux témoignages de son passé essentiellement agricole. On y découvrira avec plaisir de jolies fermettes, amoureusement remises en état par des propriétaires soigneux et respectueux du passé.

Il en est ainsi de la jolie fontaine artésienne, qui alimente un petit bac de schiste bleu, constituant un bel ensemble récemment restauré.

À la sortie du village, en direction de Sterpigny, la maison Hazée se distingue par le linteau de la porte de son fournil, daté de 1 809. Le pavement en blocs de grès de la cour intérieure présente de jolis motifs réguliers. Diverses pierres tombales récupérées de l’ancien cimetière pavent la cour ; un fragment sculpté représentant saint Hubert, provenant du monument funéraire du « Grand Lambert » (Grand chasseur de la région mort vers 1900), est enchâssé dans le mur de clôture. Non loin de là, dans la même direction, une jolie chapelle mariale, recouverte de stuc de marbre rouge avec porche avancé, datée de 1 935, se blottit à l’abri d’un joli groupement de hêtres majestueux.

L’église paroissiale Saint-Urbain, de style néogothique, succédant à une première chapelle inaugurée le 8 novembre 1797, puis à une église construite en 1857, fut édifiée en mœllons de grès en 1924 – 26 et réparée en 1954 après l’offensive Von Rundstedt.

C’est dans les forêts profondes qui séparent Baclain du village de Langlire que les résistants de l’armée secrète avaient établi l’un de leurs quartiers généraux. Sur la place du village, un monument commémoratif en l’honneur des victimes de la dernière guerre a été récemment édifié.

Perchée sur une petite éminence, le long du chemin menant à Cherain, au lieudit « Croix de la Wazalle », la chapelle « Notre-Dame de Lourdes », de plan carré, en mœllons blanchis, sous toiture de cherbins, date du 18e siècle. Tout à côté, une jolie fermette typique, basse, trapue et allongée domine l’entrée du village depuis 1701.

Le Massotai de Baclain.

Vers 1850, dans une misérable chaumière, au lieudit « La Faliche », au bord du petit ruisseau du Wé de Halleux, vivait une famille de lutins appelés « Les Massotais », peuple de gens de petite taille dont on conserve encore un souvenir vivace dans le pays. De retour d’une promenade en forêt, le petit Colinot surprit la fille cadette de Maitre Gobelin, le plus riche fermier du village, qui se baignait nue dans les eaux claires de « la mare aux fées ». À dater de ce jour, le cœur du petit farfadet ne battit plus que pour la jeune et jolie paysanne.

Les saisons passèrent sans que son amour secret ne diminue. Aussi prit-il la décision de lui rendre visite en vue de faire sa connaissance. Par un beau jour d’été, il se présenta devant la somptueuse maison de maitre Gobelin, bravant sa peur du vieux fermier pour les doux yeux de sa dulcinée.

Les lutins, c’est bien connu, sont un peu sorciers. À chacune de ses visites, Colinot ne manquait jamais d’apporter un ou plusieurs épis de blé, des épis d’or, des épis qui apportaient bonheur et richesse. Ainsi en fut-il durant quelques années. Les épis d’or s’amoncelaient chez maitre Gobelin qui supportait de plus en plus difficilement la présence journalière de Colinot et le regard intéressé que ce dernier portait sur sa fille cadette.

Un soir, le vieux fermier s’en alla consulter Rachel, la vieille bergère qui demeurait au fond de la forêt. Les bergères, en terre d’Ardenne, connaissent maints et maints sorts et remèdes, dit-on. Sur les conseils de cette dernière, Maitre Gobelin disposa des coquilles d’œufs remplies de divers mets dans les braises de l’âtre avant l’arrivée du Massotais. Devant cette allusion à sa petite taille, Colinot fut pris d’une colère folle et s’écria « je vois que ma présence ne vous agrée guère, aussi je m’en vais, mais souvenez-vous que votre fortune vous est venue épi par épi ;… Votre malheur viendra par gerbes ». Quelques jours plus tard, le feu détruisit granges et écuries et se propagea au corps de logis. Une épidémie ravagea le troupeau et, en peu de temps, le vieux fermier fut ruiné. On le vit quitter le village en compagnie de sa jeune fille. Colinot retourna dans sa famille, nul ne le revit plus. D’aucuns prétendent qu’il vécut seul de longues années encore, et que la nuit il revenait fréquemment sur les lieux de ses amours déçues.

Il y a cinquante ans à peine, dit-on, vivait encore à Baclain une famille de savetiers dont la taille n’excédait pas un mètre vingt…

 

Promenades S.I. passant par Baclain :

  • N° 27 10,2 km 3 h jaune bois et campagne
  • N° 28 8,6 km 3 h rouge facile, point de vue sur Cherain

Parcours VTT passant à proximité de Baclain :

  • Nº 3 37 km jaune