Steinbach

132 habitants

Étymologie : Tire son nom de « Stinbay » ; nom de formation germanique, composé de « Stein » : la pierre et de « Baki » : le ruisseau.

Ce village typiquement agricole témoigne encore de son riche passé historique par la présence de remarquables fermes-châteaux et fermes encloses remontant aux 17e et 18e siècles et qui ont fait l’objet de restaurations attentives.

Durant de nombreuses années, le village fut le siège de « La Laiterie de Steinbach », société coopérative qui recueillait le lait et la crème dans les fermes des villages voisins ; le bâtiment est aujourd’hui désaffecté.

Steinbach est sans nul doute l’un des villages de l’entité le plus riche en patrimoine de prestige, l’un des fleurons de l’arrondissement étant sans conteste le château des « de Beurthé ». Outre ce dernier, le village peut aussi s’enorgueillir de nombreuses fermes et habitations remarquables.

Des multiples fouilles effectuées dans la région, on peut conclure que le village était déjà occupé au troisième siècle avant notre ère. Une tombe romaine mise à jour en 1890 dans le domaine de Lihérain en porte-témoignage. Une importante villa romaine de type classique, située à proximité de la chaussée romaine Reims – Cologne a également fait l’objet de fouilles.

La seigneurie de Steinbach fut achetée en 1626 par Martin de Stimbai au roi d’Espagne Philippe IV. C’est le 9 février 1723 que la famille « de Beurthé » devint propriétaire des seigneuries de Steinbach, Limerlé et Rouvroy en l’échangeant contre la seigneurie d’Aspelt, propriété de Charles Joseph « de Beurthé ». Les « de Beurthé » acquièrent alors les droits de Haute, Moyenne et Basse justice sur ces territoires et ils les conserveront jusqu’à la Révolution française.

Le gibet

Selon des documents d’époque, le gibet, « planté proche d’un arbre hestre, en un lieu fort éminent appelé la Béolette », avait été érigé en 1 627, lors du rachat par Martin de Stimbai des droits et avoirs de Philippe IV d’Espagne dans les seigneuries de Steinbach – Limerlé. Un acte de 1 729 nous apprend que le gibet, alors en ruine, fut l’objet d’une contestation entre le seigneur du lieu et les habitants quant à l’obligation de ceux-ci de l’entretenir de même que l’office du bourreau.

Le château « de Beurthé »

La construction initiale daterait du 17e siècle. L’actuel château est daté de 1 766, comme en attestent les girouettes surmontant les deux tourelles, découpées en forme de têtes d’éléphant et ajourées aux initiales des constructeurs. C’est un vaste volume en grès schisteux d’époque Louis XV, précédé d’ailes agricoles et de remises modifiées à la fin du 19e siècle.

Intérieur avec vestibule spacieux dallé d’ardoises. Salons aux proportions harmonieuses. Porte d’entrée de qualité, de styles Louis XIV et Louis XV surmontée d’un encadrement monumental en schiste de Recht dans lequel sont sculptées les armes des « de Beurthé ».

Situé au cœur du village, sur une légère éminence dominant le cours d’eau, le château « de Beurthé » bénéficie d’un site exceptionnel. L’aménagement des jardins, côté ruisseau, et des abords droits en font un monument classé remarquable. Le bâtiment est entretenu avec soin et amour par des propriétaires respectueux d’un prestigieux passé ; il est généralement accessible au public lors des « Journées du patrimoine ».

Le château « du Mesnil »

Construit en 1686, rénové en 1886 puis en 1986, l’ancien château du Mesnil se présente sous la forme d’une imposante ferme close aux toits de cherbins. À l’arrière du bâtiment, un plan d’eau a été aménagé. La ferme est toujours en activité. La partie résidentielle est précédée d’un beau parc ombragé et entretenu avec soin et gout.

Constructions remarquables et autres centres d’intérêt

Au n° 9, route de Rouvroy, la « ferme d’en haut », importante ferme classée datant du 18e siècle – grange remarquable -. On peut encore y voir, au centre de la cour intérieure, un travail destiné à ferrer les chevaux de trait. L’exploitation agricole est aujourd’hui abandonnée.

Au n° 8, route de Rouvroy, ferme en longueur sous bâtière de cherbins, datant de 1 829.

Au n° 4, route de Rouvroy, le bâtiment de l’ancienne école datant de 1 876, recouvert d’un crépi ocre avec arcatures de fenêtres en arkose, tranche avec l’architecture locale.

Au n° 27, rue du Centre, faisant face au château « de Beurthé », bel ensemble agricole en ordre lâche datant du 18e siècle, avec bergerie et étable, recouvert d’enduit de chaux.

Dans les jours les plus sombres de la dernière guerre, les habitants du village ont imploré la protection de la Vierge de Lourdes. Une grotte artificielle inaugurée le 22 aout 1943 a été construite au bas de la localité.

À remarquer également, quelques jolies toitures aux faites ornés de « lignolets ».

L’église paroissiale Saint-Paul

Steinbach ne devint paroisse qu’en 1808. Jusqu’alors, l’église était desservie par des chapelains, provicaires ou vicaires dépendants de la paroisse de Limerlé.

L’actuelle construction, rénovée récemment, date de 1 904. Elle succède à une chapelle signalée en 1611, reconstruite en 1722 et restaurée en 1865. L’église possède des orgues classées admirables, d’une valeur archéologique et musicale de tout premier ordre. Elles sont inscrites à la liste du « Patrimoine Exceptionnel de la Région Wallonne ». À remarquer tout particulièrement, enchâssée dans le mur du porche, la dalle armoriée de Martin Stenbais, mort en 1633.

Le cimetière de Steinbach est particulièrement riche en anciens monuments funéraires.

Le pré des dames

À proximité de Steinbach, sur la hauteur entre Rouvroy, Cetturu et Steinbach se trouvait le petit village de Saint-Martin. Non loin de là était un lieudit « Le Pré des Dames ». Les habitants vivaient paisibles et heureux à l’ombre de leur vieux clocher, lorsque des bruits de guerre jetèrent l’alarme dans le pays. Bientôt, on annonça l’approche de l’ennemi qui mettait tout à feu et à sang.

Le bon curé de Saint-Martin, désirant soustraire les belles cloches de son église à la rapacité des envahisseurs les descendit de la tour et les transporta jusqu’à la fontaine du « Pré des Dames » où il les cacha.

Cette fontaine de mauvaise réputation avait pour particularité d’attirer et d’engloutir les garçonnets qui s’en approchaient de trop près.

Les hordes ennemies s’abattirent sur Saint-Martin et, malgré les supplications et les prières de la population, saccagèrent et brulèrent le village dont il ne reste aujourd’hui que ruines. Seules les cloches du « Pré des Dames » échappèrent au carnage. Chaque année, le jour de la Toussaint, à minuit, à l’heure même où tous ici bas prient pour les pauvres âmes du purgatoire, elles sonnent à toute volée du fond de la fontaine afin que les chrétiens charitables n’oublient pas les malheureux trépassés de Saint-Martin.

Promenade S.I. passant par le village de Steinbach

  • N° 15 12 km 4 h vert vallée, point de vue, traversée de Limerlé, raccourci possible par la N° 16
  • N° 17 10,5 km 3 h 20 bleu facile, légères montées, futaie, point de vue

Parcours VTT passant par Steinbach

  • Nº 3 37 km jaune