42 habitants
Ce petit hameau fut peuplé depuis la plus haute antiquité. Deux tombelles à incinération datant de 350 à 250 avant notre ère furent découvertes et fouillées en 1971.
Halconreux est bâti sur un petit versant exposé au Sud. Seul de tous les hameaux de l’ancienne commune de Bovigny, il n’appartient pas géographiquement au bassin du Glain, ses eaux se déversant dans le bassin de l’Ourthe en passant par Gouvy. De cette particularité proviendraient les différences entre les parlers locaux de Bovigny et de Halconreux.
Le ruisseau de Halconreux, qui ne passe pas dans le village proprement dit, mais au bas du versant, au fond du vallon, prend sa source au lieudit « è Nèyon ». Après avoir formé plusieurs étangs, il est rejoint par les eaux de la jolie fontaine dont les trois bacs en schiste bleu, situés dans la cour d’une ferme aujourd’hui ruinée, desservaient le village et abreuvaient le bétail.
Après avoir formé quelques étangs à présent disparus, ce ruisseau alimentait le moulin de Halconreux, situé en bordure de la route Cherain – Gouvy. Au milieu des années 40, ce moulin fut transformé en une imposante ferme, avant de devenir, en 1996, le gite rural que nous connaissons aujourd’hui.
L’ancienne chapelle de Halconreux datait sans doute de la fin du 17e siècle. Agrandie en 1887, elle a aujourd’hui disparu et a été remplacée fin des années ‘60 par l’édifice actuel. Outre le mobilier répertorié, cette petite chapelle était naguère célèbre pour sa cloche microscopique dont les villageois interprétaient de manière ironique le tintement par les mots « Pis qu’antan ! Pis qu’antan ! »- c’est pire qu’autrefois -, faisant ainsi référence à l‘état de délabrement de l’édifice. Aujourd’hui encore, la petite cloche appelle les fidèles à la prière du haut de l’imposant chêne auquel elle est suspendue, face à la chapelle.
Défense antichar
Au lieudit « Les Trois Croix », entre Courtil et Halconreux, se trouve une double rangée de bornes en béton, comptant encore quelque 174 bornes, dont certaines dépassent le mètre. Elles furent édifiées à la veille de la Seconde Guerre mondiale, dans l’espoir naïf d’empêcher le passage des chars ennemis.
Jehan Pyrard, de Halconreux, mayeur du Comté de Salm
Selon de nombreux historiens dignes de foi, près de 30.000 procès pour faits de sorcellerie furent intentés en Ardenne, entre 1450 et 1700. Rien d’étonnant donc que quelques habitants de l’actuelle commune de Gouvy aient eu à subir les sentences des tribunaux, qui, au nom d’une prétendue justice divine, s’arrogeaient droit de vie et de mort sur les malheureux manants convaincus de « trafic avec le Malin ».
Alors qu’en 1553, la majeure partie du territoire de notre commune dépendait du Comté de Salm, Marie de Honvelez fut accusée de sorcellerie et traduite devant la Justice de Salm.
Afin de lui faire avouer ses pratiques sataniques, le bourreau du Comté soumet le pauvre mari de la prétendue sorcière à des tortures telles que celui-ci en trépasse. En vain ; malgré cette tragédie, et elle-même soumise à la torture, la malheureuse continue à nier les faits qui lui sont reprochés.
En juillet 1554, alors qu’elle est toujours maintenue en détention, son fils Servais requiert la Justice de Salm de ne plus torturer sa propre mère, convaincu qu’il est que cette dernière n’est en rien coupable des faits qui lui sont reprochés.
Le mayeur de l’époque, Jehan Pyrard, de Halconreux, fait alors incarcérer le fils de la prétendue sorcière sous le même prétexte de sorcellerie et le fait soumettre à des tortures telles qu’il en reste débile et que, près de trois années plus tard, il sera toujours dans l’incapacité de gagner sa vie et d’effectuer quelque travail que ce soit.
Relâché, Servais est banni du comté, et condamné à payer les frais de justice, alors que sa culpabilité n’a jamais pu être établie.
Une fois sorti de prison, le pauvre hère, à jamais handicapé, mais encore suffisamment lucide et convaincu de l’innocence de sa mère, este auprès du Conseil de Luxembourg qui, dans sa sentence du 27 avril 1556, condamne la Justice de Salm.
Devant ce désaveu, le mayeur Jehan Pyrard en appelle alors au Grand Conseil de Malines (qui pourrait être comparé à l’actuelle Cour de cassation) et se voit finalement condamné, en 1557, à 50 florins carolus d’amende au profit de Servais et de sa mère, laquelle sera finalement relâchée.
Promenade S.I. passant par le village de Halconreux
- Nº 2 11 km 3 h jaune facile, point de vue sur Gouvy, forêt, campagne
- N° 12 7,6 km 2 h 30 vert forêt, point de vue