Sterpigny

196 habitants

Étymologie : Viendrait de la germanisation du Bas Latin « ex sterpignacum », signifiant essart. (Selon Carnoy)

Le joli village – rue de Sterpigny, qui s’étire le long de la route Houffalize – Gouvy séduit surtout par la masse imposante de son remarquable château – ferme.

Le château – ferme « Caprasse »

Bâti sur l’emplacement d’un château dont les constructions premières remonteraient à la plus haute antiquité, il daterait de la bataille livrée au lieudit « Steinemann », aux environs de la frontière luxembourgeoise (voir Deiffelt). En fait, on ignore la date exacte de la construction de ce château. Sur la face arrière du logis « pseudo 18e siècle », on peut lire le millésime incomplet « … 67 », ainsi que les millésimes 1717 et 1723.

Deux remarquables girouettes surmontent la toiture. Elles sont ajourées au monogramme M.V.D. suivi de la date 1606, l’une en forme d’écrevisse, sur la tourelle Nord -Ouest, et l’autre en forme de sirène. Une chapelle était autrefois intégrée à l’ensemble. Le prince-évêque de Liège y autorisa la célébration des offices dans un document de 1 729.

De source non confirmée, l’encadrement de la porte d’entrée du château, ainsi que l’entourage de la taque de cheminée sont faits en petit poudingue ; ces pierres proviendraient de l’ancien château de Gouvy situé, selon la tradition orale, au nord du presbytère.

Lors de fouilles effectuées sous le bâtiment, d’importants vestiges, sans doute romains, ont été découverts. À une profondeur de 2,5 m sous la surface actuelle, les restes d’une forge ont été mis à jour. La découverte, au lieudit « divant Sint-Pîre Hé », de monnaies d’or à l’effigie de Tibère (14 – 37 de notre ère) atteste, en effet, d’une occupation romaine. À cet endroit, on a retrouvé un camp romain parfaitement circonscrit et dont les fossés sont aujourd’hui encore apparents. La légende prétend qu’Attila y avait établi son campement.

Le château fut autrefois habité par des moines français chassés par la Révolution française de 1 789. On associe parfois à l’histoire du château le nom du duc de Choiseul qui y aurait séjourné.

L’église paroissiale de N-D. de l’Immaculée Conception

Cet édifice a probablement été construit en partie en 1840. Il est devenu église paroissiale en 1842. En 1861, on reconstruisit la façade et la tour puis on y adjoignit la sacristie. La restauration fut effectuée en 1950, six ans après l’offensive Von Rundstedt de décembre 1944. C’est une construction en mœllons de calcaire jadis blanchis.

À la sortie du village, au carrefour avec la route qui mène à Rettigny, blottie dans les arbres, se trouve une petite chapelle du 19e siècle appelée chapelle Saint-Donat. Elle est en mœllons schisteux.

Le Jazz Club de la Madelone

Le long de la route régionale, en direction de Gouvy, la ferme de « la Madelone » est devenue un véritable temple du Jazz et du Blues, de réputation internationale.

Depuis plus de dix ans, dans le courant du mois d’aout, les vieux murs de la ferme résonnent, devant un public connaisseur, des accords des plus grands musiciens de Jazz du Monde. Depuis peu, ce festival s’est doublé d’une manifestation consacrée au Blues.

Durant toute l’année, le club accueille, dans une ancienne grange admirablement remise en état et décorée de mille-et-un objets usuels du bon vieux temps, une foule de musiciens et d’amateurs passionnés par la musique.

Fait exceptionnel, c’est de son vivant qu’une stèle fut dressée dans le parc jouxtant la fermette en hommage au célèbre saxophoniste belge de réputation internationale Jacques Pelzer, qui fut l’un des initiateurs des premiers festivals de jazz de Gouvy et l’un de ses grands animateurs. Récemment, un bronze à l’effigie de Hein Van de Gijn a été inauguré.

On « Tchèsse li vècheû »

Dans le patois local, « li vècheû », c’est le putois, petit animal nocturne qui a la triste réputation de visiter les poulaillers. Autrefois pratiquée à Sterpigny, à Mont Le Ban ainsi que dans d’autres localités de la commune, la « chasse au putois » se déroulait le mardi qui clôture les festivités de la kermesse locale.

Un jeune homme du village, généralement assez coureur de jupons, à l’instar de l’animal qu’il symbolise et qui est réputé fin amateur de « poules », était choisi par « la jeunesse » et revêtu de vieux vêtements et affublé d’une longue queue. Un petit cortège se formait alors, précédé du « vècheû », chassé par la petite troupe armée de baguettes de noisetier. Le petit groupe parcourait les rues et ruelles du hameau pour y débusquer les jeunes filles qui se cachaient, puis, plus ou moins contraintes, se joignaient à la troupe ; les plus récalcitrantes étant chahutées comme il se doit. Petit à petit, la ronde s’organisait et grossissait, les jeunes gens sautaient, dansaient et chantaient de bon cœur cramignons et autres chansons entrainantes.

À chaque estaminet ou petit café, la farandole s’arrêtait pour souffler, mais surtout pour boire une petite goutte de « péket » et se rafraichir la gorge. Sur le pas de leur porte, de nombreux habitants attendaient la joyeuse équipée, un cruchon de cassis ou de « Vieux Faneur » à la main. Le cortège continuait ainsi sa promenade jusqu’à la sortie du village pour rejoindre la « salle communale » où, aux accords de l’harmonie locale ou plus simplement au son d’un accordéon et d’un harmonica, de lanciers en mazurkas, de maclottes en autres sarabandes, un bal populaire clôturait les festivités locales.

Dans certaines localités, « le vècheû », habillé de couleurs vives et un grand panier à la main, accompagné de sa troupe de chasseurs, passait de maison en maison pour y récolter, ici des oeufs ou du jambon, là du saucisson ou du lard, là encore de la tarte au sucre ou du cramique… Une fois la tournée du village terminée, la « jeunesse » organisait un bal populaire où l’on dégustait, à grand renfort de genièvre, un repas préparé avec les victuailles récoltées au cours de la journée.

Quant à l’expression « Tchèssi li Vècheû », elle proviendrait de l’analogie qui existe entre la troupe des chasseurs qui visitent les terriers dans lesquels le putois est sensé se réfugier durant la journée et la jeunesse du village allant quêter, de maison en maison, les victuailles et boissons qui lui permettront de clôturer joyeusement les festivités annuelles.

Promenades S.I. passant par Sterpigny

  • N° 20 13,9 km 4 h bleu très sauvage, Cherain, vallée de l’Ourthe

Parcours VTT passant par Sterpigny

  • Nº 2 23 km vert